L’éczéma atopique : les réponses à vos questions dans le cadre de l’Avis d’experts de février 2018
L’eczéma atopique : une maladie fréquente de l’enfant à l’adulte
Maladie en constante augmentation, l’eczéma atopique (ou dermatite atopique) est une maladie inflammatoire de la peau qui touche le plus souvent le nourrisson mais qui est également présente chez l’adolescent et l’adulte. Le nombre de patients atteints a triplé en 30 ans dans les pays industrialisés. En France, 12 à 15 % de la population est touchée.
- Peut-on prévenir l’eczéma ou sa récidive par des mesures simples ?
- Faut-il rechercher systématiquement une allergie ?
- Quelles crèmes utiliser et comment ?
- Existe-t-il d’autres traitements ?
Nos experts
- Dr Florence Tétart, dermatologue et allergologue
- Dr Xavier Balguerie, dermato-pédiatre
Écoutez nos experts dans l’émission « Le Dossier »
Podcast du Dossier de France Bleu Normandie (100,1) du mardi 6 février. |
Nos experts vous répondent
[Question]
Bonjour, Touché par l’eczéma périodiquement, entre 30 et 55 ans, probablement pour des raisons psychosomatiques liées à ma profession, je fus épargné jusqu’à 64 ans, alors à la retraite depuis 2 années. Puis à nouveau, le problème est survenu. La consultation d’un allergologue, n’a rien détecté de suspect, les raisons étant plutôt d’ordre génétique. Actuellement suivi par un dermatologue, 2 à 3 fois par semaine, je suis traité par des UVA et UVB. Pour autant après disparition de cet eczéma, après 1 à 1,5 mois de tranquillité, les symptômes réapparaissent. Quels sont vos conseils pour un remède durable ? Que pensez-vous des cures proposées dans ce cas ?
[Réponse Florence Tétart]
Merci pour votre témoignage. La dermatite atopique est malheureusement une maladie chronique qui évolue par poussées et l’évolution que vous décrivez est classique pour un certain nombre de patients. Néanmoins il existe d’autres traitements (par voie orale ou depuis peu par voie injectable) que les crèmes et les UV. Cela vaut peut-être utile de refaire un point avec votre dermatologue.
[Question]
Bonjour, Mon bébé alors âgé de 2 mois a été soigné pour de l’eczéma (peau rugueuse et plis rouges avec lambeaux de peau ). Crème cortisone et changements de lait etc. n’y ont rien fait. Puis un article sur la lessive que j’employais (spécial bébé Le Chat ) mentionnait des ingrédients allergènes. Dès lors amélioration spectaculaire ! Néanmoins ma fille conserve depuis une peau sèche et rugueuse. Elle a à présent 7 mois.
Ma question : Y aura-t-il une amélioration en grandissant ? Dois-je consulter un dermatologue ?
Merci d’avance pour votre réponse.
[Réponse FT]
L’évolution classique de l’eczéma est une amélioration dans la deuxième enfance puis à l’âge adulte. Malheureusement de plus en plus de patients gardent des signes de dermatite atopique à l’âge adulte (environ 50 à 70% selon les études). Il est trop tôt pour se prononcer concernant votre enfant.
Pour sa peau rugueuse et sèche, il est important de ne pas trop la laver (pas plus de deux bains par semaine) et de n’utiliser que des produits surgras sans savon non irritants pour sa peau ainsi que de bien hydrater sa peau. Une consultation avec un dermatologue pourrait permettre de refaire le point sur toutes ces questions.
[Question]
Bonjour, Je suis atteinte d’eczéma depuis l’âge de trois mois et j’ai aujourd’hui 33 ans. La plus longue période où j’ai moins souffert d’eczéma était durant un voyage en voilier de 2 ans. Sinon, au quotidien, les poils d’animaux, les pollens, la sécheresse cutanée, la transpiration, après une exposition aux pollens, graminées, acariens, etc. me déclenchent des crises qui sont parfois insoutenables. Les zones touchées ont changées au cours de ma vie : bébé et enfant, c’était tout le corps et le visage en grandissant les zones se sont localisées (cou, main droite, paupières, creux des bras et des genoux).
J’ai été traité à l’homéopathie enfant jusqu’à l’âge adulte avec de la cortisone pour calmer les démangeaisons. Ensuite, j’ai essayé magnétiseur, acupuncteur, psychothérapie …
J’ai toujours de la cortisone dans mon sac à main. J’ai vu un allergologue qui m’a expliqué qu’une désensibilisation n’aurait pas d’effet sur l’eczéma mais plus sur les rhinites allergiques chroniques et les problèmes respiratoires liées.
Quels traitements pensez-vous que je puisse commencer au vu de ma situation ?
Merci beaucoup. En vous présentant mes salutations les plus respectueuses.
[Réponse FT]
Vous présentez très probablement une dermatite atopique persistante à l’âge adulte. Je suis d’accord avec l’allergologue : les désensibilisations sont efficaces sur les manifestations respiratoires (rhinite etc.) et ne changent habituellement pas l’évolution de la dermatite atopique. Au vu de l’importance de la gêne que vous rapportez dans votre témoignage, il peut être bon de refaire un point avec votre dermatologue car il existe des traitements par voie orale et depuis peu par voie injectable.
[Question]
Bonjour, Ma fille a de l’eczéma depuis sa naissance. Nous sommes passé par plusieurs crèmes de toute marque rien y fait. Elle a la peau très sèche. Elle a des crevasses aux mains et aux pieds. Nous avons vu plusieurs dermato dans notre ancienne région mais on sort toujours avec de la cortisone pendant quelques temps. L’eczéma s’est estompé dans le temps du traitement mais re-flambe ensuite.
Voilà si vous avez des solutions je vous écoute. Merci de votre aide. Cordialement
[Réponse FT]
L’eczéma est une maladie chronique et l’évolution par poussée que vous décrivez est classique. Il est difficile de répondre sur les solutions proposées sans connaître précisément l’âge de votre fille, et je pense qu’une consultation avec un dermatologue pourrait vous permettre de refaire le point. Concernant les crèmes sachez que l’on propose de plus en plus de traitement d’entretien c’est à dire continuer d’appliquer les crèmes à la cortisone deux fois par semaine sur les zones les plus fréquemment atteintes mais après disparition des lésions afin d’espacer le plus possible les poussées.
[Question]
Je souffre d’eczéma sur les mains et les avant-bras sûrement dut à une allergie de contact a un produit au travail (je suis aide-soignante). En ce moment en traitement par Flixovate mais j’aimerais une alternative aux corticoïdes. Avez-vous des conseils ?
[Réponse FT]
Si cela est du uniquement à une allergie de contact, la première chose à faire est de bien vérifier que vous n’êtes plus en contact avec les produits auxquels vous êtes allergiques. D’autre part, dans les métiers du soin, le personnel est souvent amené à se laver très souvent les mains ou à porter de manière prolongée des gants (avec sudation excessive sous les gants) ce qui irrite la peau. Il faut donc aussi protéger vos mains en limitant le lavage des mains, n ‘utiliser que des surgras sans savon et bien hydrater avec éventuellement des crèmes barrières protectrices. Il est utile également de préciser les temps nécessaire de lavage, lorsque les mains sont réellement souillées, et les temps de désinfection. Dans la mesure du possible, on essaie d’éviter l’utilisation conjointe de savon et de solution hydro-alcoolique. Votre médecin du travail peut vous aider à mettre ces mesures en place au travail et bien sur il faut aussi les appliquer à la maison.
[Question]
Je suis une maman de 2 enfants qui ont déclarés un eczéma atopique dès l’arrêt de l’allaitement (pas de choix du à la reprise du travail, j’ai eu du regret et du remord, je m’en suis beaucoup voulue…) mon fils a eu un eczéma sévère et ma fille moins mais a de l’asthme.
Comment expliquer ce dur combat, se sentir impuissante devant son enfant qui souffre de cette maladie !!! Comment faire comprendre que l’on ne sait plus quoi faire pour l’aider à aller mieux surement due à un manque d’information !?
Se sentir mal pour lui parce que la maladie s’aggrave au lieu de guérir, je me sentais désemparée déprimée devant mon fils, je ne savais plus quoi faire, voir son visage tout abimé, se gratter a en saigner et être défiguré pareil sur son corps, peur de le prendre et de lui faire mal cela l’énervait et pleurait, un peu énervé ou vexé l’eczéma ressortait.
Le regard des gens sur mon fils je les maudissais, personne pour nous comprendre, …
Pourquoi l’on ne nous prévient pas que ça passe aussi par des intolérances et allergies !? Sans compter les maladies chroniques … Un changement d’alimentation, un régime sans protéine de lait de vache et forcement il y en a quasiment partout ce qui revient cher, les crèmes pour hydrater qui coutent bien assez cher ne sont pas donner … et à force ne faisaient plus d’effet obligé de les alterner. Pas le choix le seul moyen pour le guérir même si financièrement c’était difficile.
j’ai eu du mal à trouver le bon chemin …. Une perte de temps à savoir tout cela.
Pour ma fille j’avais compris et j’ai eu peur à l’arrêt de l’allaitement, et au premier signe de l’eczéma j’ai su quoi faire et ça été pris à temps elle a échappé à l’enfer de son frère sauf qu’elle a plus de l’asthme et ne se passe pas du nébuliseur et babyalor au quotidien et pareil pour le régime alimentaire sans protéine au lait de vache ceci étant dit elle ne trouve toujours pas la voie de la guérison …
Pourquoi cette maladie n’est-elle pas reconnue !? Pourquoi il n’y a pas de suivi ? et un soutien moral ? Et aussi une aide financière !?
[Réponse FT]
Madame, merci pour votre témoignage qui reflète bien le « parcours du combattant » de nombreuses familles touchées par l’atopie en général (eczéma, allergies alimentaires et asthme).
La première chose que je voudrais vous dire est de NE PAS VOUS CULPABILISER d’avoir arrêté l’allaitement maternel. Tout d’abord vous avez réussi à allaiter vos enfants ce qui n’est pas toujours aussi facile qu’on veut bien le faire croire. D’autre part, certains enfants deviennent allergiques aux protéines de lait alors même qu’ils sont exclusivement allaités par leur maman car les protéines de lait passent dans le lait maternel.
Ensuite, au vu de votre témoignage, il me semblerait en effet adapté que vos enfants aient un suivi avec un pédiatre allergologue pour les allergies alimentaires et respiratoires et un dermatologue pour la peau. Si ce n’est pas déjà le cas, peut être faut il vous rapprocher de votre médecin traitant afin qu’il vous oriente vers ces spécialistes.
Concernant l’aide financière, en ce qui concerne l’alimentation « sans lait », souvent les patients s’orientent vers les magasins « bio » qui offrent une large gamme de produits sans lait. D’une part, il faut bien faire attention que les produits proposés souvent étiquetés « sans lactose » soient aussi « sans protéines de lait » car ce n ‘est pas la même chose. D’autre part, comme vous le soulignez, ces produits sont souvent plus coûteux. Sachez qu’en réalité de nombreux produits de consommation courante et plus abordables pour le porte monnaie sont aussi « sans protéines de lait ». Vous pouvez vous aider d’application sur smartphone pour faire vos achats, comme par exemple l’application Allergobox gratuite pour les utilisateurs et créée par des papas d’enfants allergiques.
En ce qui concerne le coût des surgras sans savon et des crèmes, en cas de dermatite atopique très sévère, une prise en charge à 100% peut être demandée dans certains cas.
Concernant le soutien moral, je vous conseille de vous rapprocher d’associations de patients. Partager avec d’autres qui ont vécu la même situation peut être bénéfique. Enfin si cela ne suffit pas et que tout cela est trop douloureux à porter, je vous encourage à consulter un psychologue qui sera à votre écoute.
[Question]
Bonjour, Mon fils âgé de 11 ans a une dermatite atopique depuis bébé. Il prend une douche 1 jour sur 2 mais la dermato de ville m’a dit qu’il pouvait se laver tous les jours ? Pas de savon spécial. Une sortie piscine se finit avec les doigts à vif malgré la crème barrière. Il présente aussi très régulièrement des infections à staphylocoque doré, le moindre bouton s’infecte et peut se transformer en abcès. Je ne sais plus quoi faire à part lui demander de se laver les mains très souvent.
Peut-on consulter quelqu’un spécialisé mais en quoi ? dermatologie ? maladies infectieuses… ?
Merci pour votre réponse.
[Réponse FT]
L’attitude des dermatologues vis à vis des bains et des douches n’est pas toujours consensuelle. Je fais partie des dermatologues qui préconisent de ne pas trop laver les enfants qui ont de l’eczéma surtout en Seine Maritime où l’eau est très calcaire. Il est recommandé d’utiliser des produits lavants surgras sans savon moins irritants pour la peau. Vous pouvez également hydrater quotidiennement la peau de votre enfant avec une crème émolliente. La créme barrière avant les bains en piscine est également un bon réflexe. Concernant les infections à staphylocoque, sachez qu’une peau abimée sera plus facilement « colonisée » par des bactéries car elle jouera moins bien son rôle de barrière contre les agents infectieux. Ainsi je vous conseille de reprendre contact avec un dermatologue pour refaire le point.
[Question]
Bonjour, je suis atteint d’une dermatite atomique. Je suis plutôt brun et lorsqu’une inflammation a lieu, ma peau a tendance à se noircir. Du coup, j’ai un traitement à la cortisone et une préparation pharmaceutique hydratante. Mes questions sont :
– Lorsque j’applique la crème hydratante sur le corps, je ne peux plus enfiler mes habits et sortir, il y a une sensation de « colle », que faire ?
– Je n’ai pratiquement plus aucune plaque sur le corps, mais au niveau des paupières, cela fait des années que ça ne veut pas partir, c’est véritablement noir comparé au reste du visage, que faire ?
– La cortisone, il faut l’appliquer au niveau des inflammations, ne pas « étaler » et laissé blanc jusqu’à absorption totale par la peau, c’est bien ça ? Mais j’ai parfois des boutons qui apparaissent (sans doute car j’en mets trop), ces boutons en partant laissent une tâche noire. Que faire ?
Merci de vos réponses !!
[Réponse FT]
Il existe des crèmes hydratantes moins « collantes » de d’autres, il faut en essayer plusieurs pour trouver celle qui vous convient le mieux. Les dermatologues ou pharmaciens ont parfois des échantillons de crème (dose d’essai) qu’ils peuvent distribuer aux patients. Il n y a pas de recette « miracle » peut-être mettre les crèmes le soir pour pouvoir attendre un peu avant de s’habiller, ou juste après la toilette sur la peau un peu humide : les crèmes s’étalent plus facilement.
Concernant vos paupières, je vous encourage à consulter un dermatologue, il existe une crème qui ne peut être prescrite que par un dermatologue ou un pédiatre que vous pourriez essayer.
Pour les crèmes à la cortisone, il ne sert à rien d’en mettre trop il est plus efficace d’en mettre régulièrement. Si votre peau est mate, les cicatrices peuvent être hyperpigmentées après une inflammation de votre peau. Celles-ci s’estompent avec le temps en général.
[Question]
Mesdames et Messieurs, Je suis étudiant en quatrième année à la faculté de pharmacie. J’ai un petit frère âgé de 19 ans, qui est atteint d’eczéma atopique. Il a contracté cette maladie après avoir porté un manteau Made in China acheté lorsqu’il avait 17 ans. Son état se dégrada petit à petit malgré les difficultés qu’avaient les professionnels de santé à diagnostiquer la maladie. Passer un an, une dermatologue a réussi à diagnostiquer la maladie, et il s’est avéré que mon petit frère souffrait d’eczéma atopique. Il a donc été mis sous Nerisone crème depuis maintenant un an et demi.
Ma question est : A la faculté je me souviens que le professeur avait dit que les corticoïdes sont photosensibilisant, et que si un patient était sous corticoïde, il devait absolument éviter le soleil car ça multiplie le risque de cancer cutané de cinq ; ou si le patient était exposé au soleil, il devait utiliser une crème solaire à fort indice.
Cependant, chez mon petit frère, nous avons remarqué après un an de traitement, la présence d’un nodule sous cutané « dur » au toucher au niveau de l’avant-bras, ainsi que la survenu de bouton sur les endroits où la Nerisone crème avait été administré. Je suis conscient que les effets indésirable des corticoïdes cutanée sont moindre que les corticoïdes per os, mais ce nodule sous cutanée m’inquiète personnellement, c’est pourquoi je me suis permis de vous écrire.
De plus, nous avons remarqué une nette amélioration de son état lors des vacances d’été passé vers l’Est de la Turquie, au niveau des plaines et des montagnes, sous un soleil éclatant, et une température avoisinant les 40 degré.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs, à l’assurance de mes sentiments respectueux. Et vous encourage et remercie pour toutes vos action.
[Réponse FT]
Je suis surprise que votre professeur vous ait mentionné que les dermocorticoides soient photosensibilisants. Concernant les nodules qui vous inquiètent, il y a plusieurs causes possibles, parfois l’eczéma peut s’associer à du « prurigo nodulaire », c’est- à-dire des lésions de grattage sous forme de nodules, il convient de montrer ses lésions à un dermatologue qui vous dira de quoi il s’agit en réalité. Enfin, il est souvent noté une amélioration de l’eczéma au soleil et à la mer. C’est une bonne chose de le savoir car en cas de fortes poussées des séances de photothérapies chez un dermatologue pourraient être proposées à votre petit frère pour le soulager.
[Question]
J’ai 40 ans de l’eczéma depuis toute petite mon fils de 10 ans a hérité de ma peau.
Je cherche à améliorer sa prise en charge. Nous avons compris les facteurs génétique de prévention les déclencheurs mais personne de parle de l’impact psychologique de cette maladie chronique comment aider au mieux les enfants qui font face quotidiennement à des souffrances. Comment accepter et dépasser ses souffrances pour ne pas se construire sur la victimisation.
Ou existe-t-il une prise en charge complète et pluridisciplinaire en région parisienne : pneumologue, allergologue, dermatologue, psychologue, conseillé environnemental… ?
Merci pour votre réponse
Bonne réception cordialement
[Réponse FT]
La souffrance psychologique que vous rapportez est indéniable et il s’agit souvent d’un cercle vicieux car si la « peau » va mal, souvent la « tête » va moins bien et inversement. Il est important que cette souffrance soit prise en compte. Il existe plusieurs maisons de l’atopie sur le territoire, et donc vraisemblablement dans votre région, et de façon générale même en dehors de ces structures, les acteurs qui s’occupent des manifestations atopiques sont très souvent en lien et échangent entre eux autour de leur patient.
[Question]
Bonsoir, Notre petit garçon de 18 mois souffre d’eczéma sévère sur tout le corps depuis l’âge de 2 mois. Il a déjà eu test sur les bras pour savoir s’il y avait des allergies particulières. Patchs dans le dos. Bilan sanguin. Allergie uniquement à l’arachide. Mais il n’en consomme pas. Pourtant il fait régulièrement des poussées. Plusieurs par semaines.
Savez-vous de où toutes ces plaques proviennent ?
Y a-t-il un organe qui fonctionne mal ? Est-ce dû aux intestins ?
Qu’est ce qui pourrait le guérir pour toujours ?
Car actuellement sous protopic et cortisone ++ Merci de votre réponse.
[Réponse FT]
Votre petit garçon souffre probablement de dermatite atopique. La physiopathologie, c’est-a-dire le mécanisme qui aboutit à cette maladie, est complexe et plusieurs facteurs entrent en jeu : le terrain familial, l ‘altération de la barrière cutanée et l’inflammation de la peau. Des allergies alimentaires (le plus souvent urticaire et gonflement à l’ingestion de l’aliment) sont associées à la dermatite atopique jusqu’à 40% des cas selon les études, mais le mécanisme est différent : allergie immédiate pour la réaction à l’arachide (en quelques secondes à minutes) , retardée (en quelques heures) pour l’eczéma. Cela explique que l’éviction de l’aliment n’améliore pas la dermatite atopique dans ce cas.
La dermatite atopique est une maladie chronique qui peut disparaître à l’âge adulte. A ce jour, les traitements à notre disposition nous permettent d’espacer les poussées, de faire disparaître les symptômes mais malheureusement pas de la « guérir pour toujours ».
[Question]
Bonjour ! Je fais de l’eczéma et parfois dans ma douche sa me soulage extrêmement de me « brûler » la peau avec de l’eau chaude pendant un très court moment.
Est-ce que ça peut être dommageable pour la peau ? Ou ça n’a pas vraiment d’effet ?
[Réponse FT]
Le fait de passer de l’eau très chaude sur votre peau peut vous soulager sur l’instant car la sensation de « brûlure » est plus forte alors que la sensation de « démangeaisons » et « éteint » votre envie de vous gratter mais sur le moyen et long terme ce n’est pas une bonne chose car l’eau très chaude est irritante pour la peau : elle enlève le petit film de protection et rend la peau plus sèche après.
[Question]
Bonjour,
J’ai 36 ans. J’ai développé une dermatite atopique à l’âge de 3 mois quand je suis passée de l’allaitement au biberon. Je ne sais pas si vous pourrez répondre à mes questions mais les voici :
Malgré les différents et nombreux dermatos que j’ai pu voir dans ma vie, on ne m’a jamais rien prescrit d’autre que du diprosone lors de mes crises, et des crèmes et gel douche » La Roche Posay ».
– N’y a-t-il pas un régime alimentaire à suivre ou des aliments à éviter ? On ne m’a jamais rien dit à ce niveau-là !
– Sinon à ma dernière consultation on m’a gentiment dit que c’était lié au stress et qu’il fallait que je m’y fasse, qu’il n’y a pas de solution, que j’aurais ça toute ma vie… Est-ce vrai ? N’y a-t-il pas de solution contre le stress ou pour apaiser ? J’ai voulu faire une cure en centre thermal et mon médecin m’a fait comprendre que le problème reviendrait avec moi…
Je ne sais plus quoi faire ! Avez-vous des solutions que je ne connais pas encore?
Merci par avance de vos réponses. Bien cordialement
[Réponse FT]
En l’absence d’allergies alimentaires associées (c’est-à-dire je mange un aliment et je gonfle ou je suis gêné pour respirer dans les minutes qui suivent), l’alimentation d’un patient souffrant de dermatite atopique doit être une alimentation normale et équilibrée.
Le stress n’est pas la cause de la dermatite atopique. En revanche, elle peut être sensible au stress et il est souvent rapporté par les patients des poussées d’eczéma lors d’événements stressants. Notamment, les démangeaisons sont souvent plus mal perçues en période de fatigue ou de stress. Il peut donc être bénéfique de prendre en charge ce stress par de petits ou grands moyens qui sont les plus adaptés pour vous (relaxation, yoga, sport, écouter de la musique, consultations avec un psychologue,…)
Les cures thermales ne sont pas obligatoires pour une bonne prise en charge de l’eczéma mais peuvent apporter un plus pour les patients. La qualité des eaux, les soins cutanés apportés et la possibilité d’échanger sont des éléments permettant de mieux gérer la dermatite atopique.
L’eczéma atopique est malheureusement une maladie chronique ; néanmoins il existe des traitements pour l’améliorer, n’hésitez pas à refaire le point avec un dermatologue.
[Question]
Bonjour, Mon fils de 6 ans et ma fille de 2 ans et demi ont des soucis de peau que j’ai montré à mon médecin traitant mais les traitements donnés n’ont pas trop abouti. Je leur ai mis de la tridésonit pour traiter et j’utilise une crème lipikar et des huiles nourrissantes pour nourrir la peau mais ce n’est pas très concluant.
Mon fils cela se localise sur ses pieds ça le démange et il a des pics plus ou moins important sa peau est très sèche et rouge et par endroit elle est carrément fissurée.
Ma fille c’est sur ses paupières supérieures et inférieures et sur ses cuisses et c’est pareil que mon fils ça sort par poussées et j’utilise aussi les même produits que pour mon fils.
Pouvez-vous me dire si il y a d’autres traitements plus appropriés et plus efficaces pour diminuer nettement leur inconfort voir faire disparaître ces plaques.
Cordialement.
[Réponse FT]
Oui il existe d’autres traitements. Il faut dans un premier temps consulter un dermatologue.
[Question 15]
Bonjour, Mon fils de 5 ans présente de l’asthme et un eczéma atopique qui lui provoque des grosses plaques qui lui irritent le bras, la nuque et les cuisses et lui créent des fissures sur les oreilles mais aussi des dépigmentations de peaux. Après avoir rencontré plusieurs spécialistes et utiliser plusieurs produits certains avec de la cortisone le problème persiste. Actuellement il utilise la crème « Fluid cold cream » de chez Codexial qui n’as pas l’air de faire effets.
[Réponse FT]
Oui il existe d’autres traitements. Si ceux qui ont été prescrits sont sans effets, il faut reconsulter votre dermatologue. Concernant la dépigmentation, c’est classique après une inflammation de peau d’autant plus s’il s’agit de peaux mates ou pigmentées. Cela va s’estomper avec le temps.
[Question]
Bonjour, Ma fille souffre de dermatite atopique. Tous les médecins que j’ai vu lui ont prescrit le schéma je dirais habituel : corticoïde pendant les fortes poussées inflammatoire suivit d’une application jusqu’à totale disparition visuelle d’une crème inhibitrice de la calcineurine et enfin lorsque rien n’est visible en traitement de fond une crème émolliente.
Ma question est la suivante : aucun des dermatologues auxquels j’ai parlé ne connaît de crème émolliente ne contenant pas de produits issus de la pétrochimie et de produit sans perturbateurs endocriniens reconnus. Le plus souvent ils ne veulent même pas réfléchir à la question. Pouvez-vous me donner des exemples de produits pharmaceutiques exempts de ces matières premières ?
Si non ? Pourquoi un tel « amour » pour ces produits dont on a prouvé scientifiquement que les matières premières prises isolément représentent un danger voire un risque parfois pour l’environnement et ou le monde animal (dont nous faisons partie) ?
Merci d’avance pour l’attention que vous porterez à ma question
[Réponse FT]
Madame, il n y a pas d’ « amour » pour un produit plus qu’un autre mais nous essayons de proposer ce qui nous semble le mieux pour nos patients. Des produits considérés comme naturels peuvent être nocifs pour la peau des patients atopiques comme par exemple l’huile d’amande douce car elle peut provoquer une sensibilisation cutanée aux protéines de l’amande et risque de voir apparaître secondairement une allergie alimentaire aux fruits à coques. Également, la lanoline, produit d’origine animale est susceptible de provoquer des allergies difficiles à contrôler.
La question des perturbateurs endocriniens est une question importante qu’il ne faut pas négliger surtout pour la peau des nourrissons et des femmes enceintes. La plupart des laboratoires dermocosmétiques de qualité ne font pas entrer de perturbateurs endocriniens dans la composition de leurs crèmes. Les parabens, souvent incriminés, représentent une classe de conservateurs assez large. Plusieurs de ces molécules ont été supprimées des cosmétiques. Ceux encore utilisés n’ont pas démontré d’effet endocrinien. Il est par contre quasiment obligatoire d’utiliser des conservateurs dans les produits : en l’absence de conservateur, une crème à usage dermatologique ne se conserverait que quelques jours.
[Question]
Bonjour, Tout d’abord je remercie le docteur Tétart et le docteur Balguerie pour nous permettre de poser nos questions à des experts de l’eczéma atopique. Parfois les avis diverges entre les différents dermatologues et il est difficile de se faire un avis précis ou d’avoir une réponse définitive à une question, aussi je me permets de profiter de cet échange privilégié pour espérer obtenir quelques réponses. Je suis le papa d’un petit garçon de deux ans, Eliott, dont le diagnostic d’eczéma atopique a été posé aux alentours de ses 4 mois.
Il avait de fortes poussées, très espacées cependant, que nous avons appris à traiter avec des dermo-corticoïdes et entre chaque poussée nous hydrations son corps à l’aide d’un émollient de type Cérat. Mais depuis plusieurs mois, les grosses poussées ont disparues et ont laissé la place à des petites plaques qui apparaissent tous les jours à des endroits aléatoires du corps (toutefois rarement les plis). Dès que nous traitons une plaque avec des dermo-corticoïdes, celle-ci a disparue dès le lendemain, mais d’autres ont fait leur apparition ailleurs. Il devient très difficile d’appliquer l’émollient, car les plaques sont dispersées un peu partout sur le corps et tous les jours sans interruption. Je voulais savoir si cela était une évolution « normale » de l’eczéma atopique, d’avoir tous les jours des plaques qui apparaissent malgré les corticoïdes et l’hydratation de la peau saine. Je voulais également savoir s’il y avait un « danger » à appliquer des dermo-corticoïdes tous les jours sur la peau (aux endroits inflammés uniquement) sur de longues périodes, voire à vie.
Ma dernière question est : Peut-on prévoir l’évolution de la dermatite atopique ?
Mon petit garçon est très gêné par cela, il se gratte constamment dès qu’il le peut (quand on enlève ses vêtements donc) et j’ai hâte que cela disparaisse, en espérant que cela disparaisse un jour.
Encore merci pour ce programme « Avis d’expert » qui permet aux malades ou aux proches de poser leurs questions ! Bien amicalement,
[Réponse FT]
Si votre petit garçon se gratte tous les jours malgré des applications quotidiennes de dermocorticoides, cela nécessite de refaire un point en consultation avec un dermatologue, pour vérifier qu’il s’agit toujours d’eczéma.
L’évolution naturelle de la dermatite atopique est une amélioration à l’âge adulte mais malheureusement de plus en plus de patients gardent des manifestations à l’âge adulte (environ 50% ) soit sous forme de poussées au moment de stress important soit sous formes de plaques résiduelles aux plis des coudes et/ ou des genoux et/ ou des oreilles le plus souvent.
[Question]
Bonjour, Ma fille de 7 ans est atteinte de DA depuis ses 2 mois. Nous avons d’abord cru à une APLV donc éviction des PLV jusqu’à ses 1 an. Les crises n’étaient pas très importantes et bien gérées par l’hydratation de sa peau et un peu de dermocorticoïdes.
Puis vers l’âge de 3 ans ça a commencé à être plus virulent : eczéma autour des yeux, bouche, plis coudes, creux poplités mains et poignets mais la corticothérapie en crème et les cures thermales agissaient encore mais depuis le début de cette année, Anaé est en crise permanente malgré 3e cure de protopic, application de locapred sur le visage 2 x par jour, diprosone idem et hydratation ! Nous avons tenté toutes les médecines alternatives mais sans succès ! Un dermatologue m’a parlé du neoral !
J’aimerais des conseils, idées car c’est de plus en plus difficile au quotidien d’autant qu’elle refuse les soins car elle se rend bien compte que cela ne fonctionne plus ! Nous allons d’ailleurs voir une psychologue car cela retentit sur sa vie sociale et son relationnel à l’autre !
Merci pour vos réponses.
[Réponse FT]
La ciclosporine proposée par votre dermatologue peut être une bonne chose si l’eczéma fait souffrir à ce point votre petite fille; la prise en charge par une psychologue peut également l’aider à passer ce cap et à mieux vivre avec sa dermatite atopique.
[Question]
Bonjour Docteur, Mon fils de cinq mois, à de l’eczéma sur le visage et le corps depuis deux mois. La pédiatre qui le suit, nous a fait faire récemment une prise de sang pour vérifier l’intolérance aux laits de vache, Brebis et chèvre. Je l’allaite pour précision. Actuellement il fait sa seconde crise, et les plaques suintent au niveau de ses joues et de ses oreilles. Voici mes questions :
Le dermatologue que j’avais rencontré, nous a prescrit un traitement à base de corticoïdes à appliquer huit jours d’affilée. La seconde crise a suivi la première de quelques jours. N’arrivant pas à contacter le pédiatre par téléphone. Dois-je recommencer le traitement ? Il s’agit de Flixovate sur le corps et tridesonit sur le visage.
Et comment faire si jamais les crises se succèdent. Dois-je lui mettre en permanence ce traitement ? En simultané j’hydrate sa peau avec les produits conseillés par le dermatologue.
Aussi, sur le site de l’association, il est conseillé que l’enfant soit suivi tous les 15 jours les premiers mois : je suis sur le secteur de Lyon, savez-vous vers qui me rapprocher (dermatologue) pour un suivi plus régulier ?
Merci pour vos réponses. Bien à vous
[Réponse FT]
Il m’est difficile de vous répondre par mail. En effet sur ce que vous nous rapportez, il semble important de revoir rapidement un dermatologue. Peut être passer par votre médecin traitant qui pourra contacter par téléphone un de ses correspondants pourrait vous aider à obtenir un rendez vous rapide pour votre petit enfant
[Question]
Bonjour, j’avais déjà envoyé un mail auparavant.
J’aurais une autre question :
– Le fait que je dors dans un 9m² avec 2 de mes frères a-t-il un impact sur la dermatite (car je me sent restreins dans mon lit a deux étage, il n’y pas beaucoup « d’air », ce ne sont pas des conditions)
– Laisser entre-ouverte la fenêtre est-il un atout pour mieux se sentir durant le sommeil pour ne pas transpirer et donc ne pas gratter ?
– L’énervement a-t-il un impact sur le fait que sa nous pousse a gratter ?
– Le soleil est-il bon pour la dermatite ?
Merci pour vos réponses !!!
[Réponse FT]
Les patients de dermatite atopique dorment souvent mieux dans une pièce aérée et non surchauffée (18°). L’eczéma n’est pas simplement une maladie psychosomatique mais en effet le stress peut favoriser les poussées et le fait de se gratter. Il faut essayer de le prendre en charge parfois par des moyens simples faire du sport, écouter de la musique, autorelaxation, yoga…
Il existe de rares cas de dermatites atopiques photoaggravées c’est-a-dire aggravées par le soleil mais la plupart du temps le soleil améliore l’eczéma des patients. Lorsque c’est le cas, c’est une bonne chose de le savoir car quelques séances de photothérapies par un dermatologue peuvent être alors proposées ponctuellement l’hiver par exemple pour faire calmer une poussée.
[Question]
Bonjour, Voilà ma fille de 11 mois souffre d’eczéma depuis ces 5 mois . Notre pédiatre nous a dit qu’il s’agissait d’un eczéma de type 1. Pour soigner ces crises qui sont régulières on nous a prescrit des corticoïdes en crème (tridesonit 0,005% ou locapred 0,1%). On nous a dit que nous pouvions utiliser ces crèmes sans souci, que cela ne passait pas dans le sang.
Je fais partie de groupes de personnes souffrant d’eczéma et cela depuis des années.
Or quand je lis les commentaires de ces personnes cela m’inquiète car ils mettent en garde les gens contre l’utilisation trop fréquente de cortisone car cela entraîne une dépendance de la peau et peux provoquer à terme le syndrome de la peau rouge. Je ne suis donc pas rassurée mais comment gérer alors les crises de ma fille ?
Vous remerciant d’avance de votre réponse
[Réponse Xavier Balguerie]
Bonjour, Merci pour votre question.
La cortisone appliquée sur la peau a une action très sélective sur la peau. Aux doses habituellement utilisées, il n’y a pas d’effet général. Localement, lorsque l’on utilise longtemps une crème cortisonée, la peau peut être un peu plus fine. Cela se répare habituellement en quelques mois. Il est donc toujours utile de savoir le nombre de tubes utilisé par mois, et faire le point entre bénéfice et éventuel risque.
[Question]
Bonsoir, Suite à la publication sur Facebook, je me permets de vous contacter pour l’eczéma atopique. Mon fils est né prématuré et a commencé à faire de l’eczéma à ses 2 mois et demi.Tout d’abord un lait hydrolysé nutramigen a permis de revenir à une peau impeccable mais quelques mois après son eczéma est revenu. Il s’avérait que les allergies alimentaires en étaient la cause : œuf, lait de vache et certains aliments avec beaucoup d’histamines qu’on m’avait conseillé d’éviter, à la cure thermale de ses 6 mois. 16 mois et son eczéma revient. Pensez-vous qu’il peut à nouveau faire des allergies alimentaires ? Il est en éviction de l’œuf le lait de vache uniquement dans les biscuits.
Quels sont les traitements hors cortisone ?
Existe-t-il d’autres solutions à appliquer sur la peau en sachant que j’ai opté pour des solutions naturelles qui ont donné de bons résultats, des probiotiques, l’homéopathie etc.?
Un choc émotionnel ou traumatisme comme une naissance prématurée peut-il avoir engendré un eczéma ?
L’eczéma diminue-t-il avec l’âge? Et est-ce que tous les enfants ont une peau sèche à la base?
Merci pour vos conseils. Nous ne savons plus comment faire.
[Réponse XB]
Bonjour, Merci pour vos questions. Il peut y avoir un lien entre dermatite atopique et allergie alimentaire, mais le plus souvent l’enfant présente des signes d’appel digestifs : modification des courbes de croissance, régurgitations, refus alimentaires,…Avant d’affirmer une allergie alimentaire, certains tests allergologiques peuvent être utiles. Les régimes d’éviction doivent suivre des protocoles précis pour éviter des carences chez l’enfant. Concernant la peau sèche : il y a en effet un lien important entre la peau sèche fragile et l’eczéma. La barrière cutanée est souvent plus fragile chez les atopiques. Cette particularité est souvent constitutionnelle et nécessite donc des précautions tout au long de la vie. Les lésions d’eczéma ont souvent tendance à s’atténuer avec les années.
[Question]
Bonjour, Suite à la publication parue sur la page Facebook de la Fondation pour la dermatite, je me permets de vous poser la question suivante : A partir de quel âge peut-on faire des séances de photothérapie et sont-elles efficaces pour une ado de 14 ans ? Ma fille a 14 ans et souffre depuis l’âge de 7 ans d’une dermatite avec peau très sèche et eczéma. Merci d’avance pour votre réponse et de permettre aux familles d’avoir vos avis experts.Sincères salutations.
[Réponse XB]
Merci pour votre question concernant les photothérapies. Celles-ci sont théoriquement possibles à partir de 7-8 ans, mais doivent être décidées en fonction de la couleur de la peau, de la sévérité de l’eczéma. L’effet est bénéfique pour presque toutes les personnes atopiques, comme les expositions solaires, sans guérison cependant. Mais la photothérapie a les mêmes effets à long terme que les expositions solaires répétées.
[Question]
Bonjour, J’ai une dermatite atopique depuis quelques années. Il m’arrive d’en avoir sur tout le corps mais globalement sur le corps ça s’arrangait. C’est principalement localisé sur le torse le cou et le visage. Mon dermato m’a prescrit du protopic 0,1 qui marche plutôt bien. Seulement j’hésite à en mettre davantage depuis qu’une dermato m’a alerté sur les risques possibles à long terme. Cela a créé chez moi une psychose. Mon nouveau dermato m’a bien rassuré concernant le protopic mais je ne suis pas complètement rassuré.
Je l’utilise en traitement d’entretien environ 1 fois par semaine.
Pouvez-vous m’indiquer s’il y a des risques ou non. Dans quelle mesure et est-ce qu’un traitement d’entretien présente un risque ?
Par ailleurs l’eczéma peut-il créer à l’endroit des zones irritées des ganglions ? En effet, j’en ai quelques-uns dans le cou que j’ai fait contrôler ?
Merci par avance pour vos réponses. Cordialement
[Réponse XB]
Merci pour votre question concernant le tacrolimus.Il existe en effet des controverses concernant cette molécule. Initialement, le tacrolimus a été utilisé par voie générale chez des patients ayant reçu une greffe d’organe. En usage local pour l’eczéma : il s’agit d’une grosse molécule qui ne franchit pas le plan cutané, et n’agit pas dans l’œil contrairement à certaines crèmes à base de cortisone appliquée sur les paupières. Certains auteurs suspectent cependant des effets secondaires à long terme, comme pour la classe des immunosuppresseurs par voie générale, mais il n’y pas de preuve après de nombreuses années d’utilisation. Il faut donc pour chaque patient discuter de l’équilibre entre bénéfice et risque.
Concernant l’apparition de ganglions : il peut en effet apparaître une inflammation des ganglions dans les territoires de fort eczéma. Cette réaction se calme lorsque la peau est redevenue non inflammatoire.
[Question]
Bonjour, Ma fille de 3 ans et demi a régulièrement des poussées d’eczéma. Surtout en hiver et en été lorsqu’il fait plus froid ou plus chaud. En mi saison elle est moins dérangée. Les plaques d’eczéma se situent principalement au niveau des poignets et doigts, dans les plis des coudes sur le menton et sous les yeux. Cela la gratte beaucoup. Son médecin traitant lui a prescrit de l’Aerius à prendre pendant un mois avec dexeryl. Il y a une légère amélioration mais sans plus. En avril nous avons rendez-vous chez un allergologue.
Avez-vous d’autres conseils à nous donner ? Par ailleurs, elle a eu la varicelle début décembre. Elle est marquée au niveau du visage par des creux. Existe-t-il un moyen d’atténuer ces cicatrices ?
Merci pour vos réponses. Bien cordialement.
[Réponse XB]
Bonjour, Merci pour votre question concernant l’eczéma de votre enfant, apparemment situé essentiellement dans les plis. Si elle n’a jamais eu de crème à base cortisone, il est probable que ce sera la première stratégie à lui proposer. Il faudra ensuite évaluer l’utilité d’un traitement d’entretien pour maintenir les bons résultats, car il n’y a actuellement aucun traitement permettant d’assurer une guérison définitive.
[Question]
Bonjour Docteur, Je fais de l’eczéma atopique depuis l’enfance, et j’ai bientôt 39 ans. L’été dernier, j’ai fait une très grosse poussée, mon eczéma s’est surinfecté, et on m’a prescrit du Prednisolone. J’en ai pris pendant 5 jours, puis à nouveau 4 jours peu après car ça recommençait. Depuis, mon eczéma s’est empiré. J’en ai littéralement de la tête aux pieds, et souvent, en plus des démangeaisons, ça brûle. Je pense qu’il s’agit d’un effet rebond de cette prise de cortisone par voie orale. Je continue à mettre des crèmes à la cortisone quand ça devient vraiment difficile ; elles me soulagent temporairement, mais dès que j’arrête, ça repart de plus belle… Dois-je continuer d’en mettre, ou essayer de me sevrer ? J’ai entendu parler du syndrome de la peau rouge, peu reconnu en France. Qu’en pensez-vous ?
Quels produits naturels conseillez-vous pour aider à soulager l’eczéma ? Y a-t-il des aliments à privilégier et à bannir pour limiter les poussées ?
Et une dernière question : l’eczéma peut-il empirer ou s’améliorer grâce aux hormones ? J’ai eu une très belle peau pendant ma grossesse, mais depuis, c’est la catastrophe, alors je me demandais s’il pouvait y avoir un lien. Je vous remercie d’avance de m’avoir lue et de prendre le temps de répondre. Merci infiniment !
[Réponse]
Bonjour, Merci pour vos questions sur les effets secondaires potentiels des traitements contenant de la cortisone.Le syndrome de peau rouge concerne avant tout les paupières. Le rôle des corticoïdes en usage local n’y est pas si clair, mais on peut en effet discuter soit d’une réelle allergie à la molécule de cortisone utilisée, soit à l’excipient, soit rarement à une vraie dépendance. Dans un tel cas, l’avis d’un(e) dermatologue compétent(e) en allergologie est nécessaire. Concernant les corticoïdes par voie générale, il est en effet admis qu’une rechute est assez fréquente à l’arrêt. Leur usage est très limité, et alors de façon très ponctuelle et suivi d’un autre traitement. Concernant les aliments : les seuls aliments à éviter sont ceux dont l’enquête allergologique a montré une réelle intolérance. Cette enquête est utile lorsque l’eczéma est très diffus et/ou récalcitrant aux traitements locaux et/ou quand il y a des manifestations digestives associées. De nombreuses femmes ont en effet noté une amélioration de leur dermatite atopique pendant la grossesse. Une hypothèse est que cela est lié aux modifications immunologiques apparaissant normalement pendant la grossesse.
[Question]
Bonsoir docteur, Mon conjoint (30ans) est atteint de dermatite atopique depuis son plus jeune âge. Il a été traité par plusieurs crèmes à bases de corticoïdes quand il était suivi sur Paris. Actuellement il est suivi dans la région et est sous protopic. Ce traitement agit dans l’ensemble correctement. Il est atteint aussi de psoriasis tout comme sa mère. Et une de ses sœurs a aussi une dermatite depuis l’enfance.
Ma question est la suivante quelle est le pourcentage de chance de transmissions à un enfant sachant que je ne présente aucun problème cutané de ce genre ?
Merci énormément de votre réponse. Cordialement.
[Réponse XB]
Bonjour. Merci pour vos questions concernant les risques de transmission de dermatite atopique. Les connaissances concernant la dermatite atopique sont en pleine évolution, et concernent deux pistes essentielles : d’une part des altérations qualitatives de la barrière cutanée, et notamment la possibilité de mutation sur le gène de la filaggrine, mutation qui peut se transmettre directement d’une génération à la suivante, et d’autre part des particularités immunologiques dont certaines peuvent être directement transmises, et d’autres constituent plus une variation du terrain. Ces particularités favorisent l’expression globale d’un terrain atopique qui inclut certaines allergies alimentaires, l’eczéma atopique, la rhinite et la conjonctivite allergique, l’asthme. Pour résumer, le caractère familial de la dermatite atopique est fréquent mais pas constant. Par contre la fréquence globale de dermatite atopique est en nette augmentation au fil des années dans les sociétés dites occidentales.