Saviez-vous qu’une simple infection sexuellement transmissible pouvait causer un cancer du col de l’utérus ?
Saviez-vous qu’une simple infection sexuellement transmissible pouvait causer un cancer du col de l’utérus ? Que ce cancer est évitable grâce à la vaccination. Comment passe-t-on d’une infection à un cancer ? Un vaccin, ok, mais a-t-il des effets secondaires ? Quand faut-il se faire vacciner ? Pourquoi aussi les garçons ?
Le Dr Morgane Perrin, chirurgienne gynécologue, nous en dit plus.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet du cancer du col de l’utérus.
En Normandie, sur le dernier rapport de l’enquête de 2019, on comptabilisait 180 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus par an ; notre région est plus touchée que d’autres.
Le papillomavirus, c’est un virus qui donne des verrues au niveau de la peau ou des muqueuses. Son nom vient du latin papillo signifie mamelon et oma tumeur, donc une tumeur mamelonnée.
Aucun risque de l’attraper aux toilettes puisqu’il se transmet quasi exclusivement lors des rapports sexuels. Par ailleurs, toutes les sexualités sont concernées par ce virus.
La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme l’élimine spontanément. Dans ces cas-là, l’infection ne devient jamais une maladie grave.
Mais dans 10 % des cas, on sait que l’infection va persister et entraîner des lésions pré cancéreuses puis un cancer du col de l’utérus. Cette maladie grave met environ dix ans pour se développer après l’infection, on a donc le temps d’agir avant et de dépister les lésions pré cancéreuses.
On n’a pas de symptôme et il n’y a pas de traitement, d’où l’intérêt du dépistage et de la vaccination.
Non, on ne recommande pas l’abstinence. D’abord on ne sait pas combien de temps l’organisme va mettre pour éliminer l’infection. En effet, on sait que 90 % des personnes vont éliminer le virus tout seul. Et dans ces cas-là, le virus est complètement inoffensif.
Qui a contaminé qui ? A quel moment ? Avec quel partenaire ? On ne peut pas vraiment savoir comment ça s’est passé.
Retrouvez en vidéo le témoignage d’une patiente et les conseils de nos expert.es .
Parce qu’on sait qu’à cet âge-là, ils ont une meilleure réponse vaccinale, on fait donc deux doses. En plus, on peut le faire en même temps que le DT polio qui est fait au même âge.
Pour le schéma de rattrapage vers seize ans, on est obligé de faire trois doses.
Par ailleurs l’idée est de protéger les jeunes avant le début de leur activité sexuelle.
Les garçons sont aussi touchés par cette maladie et sont transmetteurs. Ils peuvent aussi développer des cancers, au niveau de l’anus, des voies ORL ou du pénis, même si ces cancers restent moins fréquents que le cancer du col de l’utérus.
Le vaccin protège environ dix ans, ce qui permet de couvrir toute la période d’exposition des jeunes adultes au début de leur activité sexuelle, là où il y a le plus de risques d’attraper le virus.
Non, on est quand même obligé de faire le dépistage par frottis. En effet le dernier vaccin commercialisé (Gardasil 9 nonavalent) protège contre 9 HPV, donc ne couvrira que 90 % des cancers du col. Il ne donc protège pas contre les 10 % d’autres cancers. Il faut donc faire le dépistage à partir de 25 ans pour ces 10 % restants.
Non, ce vaccin n’est pas dangereux. Les effets secondaires les plus fréquemment observés actuellement sont des réactions locales aux sites de la piqûre, de la fièvre ou parfois des malaises. Mais ce sont des symptômes classiques pour tous les vaccins.
On a maintenant un recul de plus de 15 ans sur la vaccination contre le papillomavirus, avec plus de 300 millions de doses délivrées dans le monde ! Donc vraiment, ce vaccin n’est pas dangereux.
Ce que je peux partager, c’est mon expérience de médecin lorsque je croise des patientes touchées par le cancer du col de l’utérus. Je leur demande systématiquement « Est ce que vous avez vacciné vos enfants ? », et elles me répondent : « Ah bah oui, bien sûr, vu que j’ai attrapé cette maladie, je veux vraiment éviter que mes enfants l’attrapent ».
Maintenant, j’aimerais que tous les parents en soient convaincus !
Vacciner son enfant, c’est éviter le risque de développer un cancer.
Pour rappel le cancer du col de l’utérus en France c’est 3500 nouveaux cas par an et 1500 décès.
Alors pensez-y : vaccinez vos enfants et dépistez-vous !
Sensibilisation et information sur les cancers du col de l’utérus
Hôpital Charles-Nicolle
37 boulevard Gambetta – 76031 Rouen
Hôpital de Bois Guillaume
147 avenue du Maréchal Juin – 76230 Bois-Guillaume
Hôpital Saint Julien
rue Guillaume Lecointe – 76140 Le Petit-Quevilly
Hôpital de Oissel
rue Pierre Curie – 76350 Oissel
Hôpital de Boucicaut
13 rue Boucicaut – 76130 Mont-St-Aignan
Services d'urgences
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