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Morgane Perrin - cancer du col de l'utérus

Juin vert : Cancer du col de l’utérus

Saviez-vous qu’une simple infection sexuellement transmissible pouvait causer un cancer du col de l’utérus ?

Juin vert : Cancer du col de l’utérus

Saviez-vous qu’une simple infection sexuellement transmissible pouvait causer un cancer du col de l’utérus ? Que ce cancer est évitable grâce à la vaccination. Comment passe-t-on d’une infection à un cancer ? Un vaccin, ok, mais a-t-il des effets secondaires ? Quand faut-il se faire vacciner ? Pourquoi aussi les garçons ?

Le Dr Morgane Perrin, chirurgienne gynécologue, nous en dit plus.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet du cancer du col de l’utérus.

Le cancer du col de l’utérus est la 4e cause de cancer dans le monde. Ce cancer est lié à une infection à papillomavirus.

En Normandie, sur le dernier rapport de l’enquête de 2019, on comptabilisait 180 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus par an ; notre région est plus touchée que d’autres.

C'est quoi ce virus ?

Le papillomavirus, c’est un virus qui donne des verrues au niveau de la peau ou des muqueuses. Son nom vient du latin papillo signifie mamelon et oma tumeur, donc une tumeur mamelonnée.

  • Le papillomavirus humain est un ensemble de différents virus. On en décrit 200 génotypes.
  • Il se transmet par contact sexuel ou cutané et va affecter la peau et les muqueuses.
  • C’est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente ; environ 80 % des femmes et des hommes vont contracter ce virus au début de leur activité génitale par contact sexuel, avec ou sans pénétration.

Aucun risque de l’attraper aux toilettes puisqu’il se transmet quasi exclusivement lors des rapports sexuels. Par ailleurs, toutes les sexualités sont concernées par ce virus.

Comment cette infection, qui touche 80% des individus, devient une maladie grave ?

La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme l’élimine spontanément. Dans ces cas-là, l’infection ne devient jamais une maladie grave.

Mais dans 10 % des cas, on sait que l’infection va persister et entraîner des lésions pré cancéreuses puis un cancer du col de l’utérus. Cette maladie grave met environ dix ans pour se développer après l’infection, on a donc le temps d’agir avant et de dépister les lésions pré cancéreuses.

Que ce qui se passe quand on est positif ? Est-ce qu'on a des symptômes ? Est-ce qu’il faut stopper les rapports sexuels ?

On n’a pas de symptôme et il n’y a pas de traitement, d’où l’intérêt du dépistage et de la vaccination.

Non, on ne recommande pas l’abstinence. D’abord on ne sait pas combien de temps l’organisme va mettre pour éliminer l’infection. En effet, on sait que 90 % des personnes vont éliminer le virus tout seul. Et dans ces cas-là, le virus est complètement inoffensif.  

Qui a contaminé qui ? A quel moment ? Avec quel partenaire ? On ne peut pas vraiment savoir comment ça s’est passé.

Retrouvez en vidéo le témoignage d’une patiente et les conseils de nos expert.es .

Dr Morgane Perrin_Chirurgien gynécologue

Cette vaccination est recommandée pour tous les jeunes de 11 à 14 ans, filles et garçons. Pourquoi si jeune ?

Parce qu’on sait qu’à cet âge-là, ils ont une meilleure réponse vaccinale, on fait donc deux doses. En plus, on peut le faire en même temps que le DT polio qui est fait au même âge.

Pour le schéma de rattrapage vers seize ans, on est obligé de faire trois doses.

Par ailleurs l’idée est de protéger les jeunes avant le début de leur activité sexuelle.

Pourquoi les garçons aussi ?

Les garçons sont aussi touchés par cette maladie et sont transmetteurs. Ils peuvent aussi développer des cancers, au niveau de l’anus, des voies ORL ou du pénis, même si ces cancers restent moins fréquents que le cancer du col de l’utérus.

Le vaccin protège combien de temps?

Le vaccin protège environ dix ans, ce qui permet de couvrir toute la période d’exposition des jeunes adultes au début de leur activité sexuelle, là où il y a le plus de risques d’attraper le virus.

Les jeunes filles vaccinées sont-elles exemptées de frottis ?

Non, on est quand même obligé de faire le dépistage par frottis. En effet le dernier vaccin commercialisé (Gardasil 9 nonavalent) protège contre 9 HPV, donc ne couvrira que 90 % des cancers du col. Il ne donc protège pas contre les 10 % d’autres cancers. Il faut donc faire le dépistage à partir de 25 ans pour ces 10 % restants.

Quels sont les effets secondaires du vaccin. Est-il dangereux ?

Non, ce vaccin n’est pas dangereux. Les effets secondaires les plus fréquemment observés actuellement sont des réactions locales aux sites de la piqûre, de la fièvre ou parfois des malaises. Mais ce sont des symptômes classiques pour tous les vaccins.

On a maintenant un recul de plus de 15 ans sur la vaccination contre le papillomavirus, avec plus de 300 millions de doses délivrées dans le monde ! Donc vraiment, ce vaccin n’est pas dangereux.

Quel message voulez-vous passer aux jeunes ou à leurs parents pour les convaincre de se faire vacciner ?

Ce que je peux partager, c’est mon expérience de médecin lorsque je croise des patientes touchées par le cancer du col de l’utérus. Je leur demande systématiquement « Est ce que vous avez vacciné vos enfants ? », et elles me répondent : « Ah bah oui, bien sûr, vu que j’ai attrapé cette maladie, je veux vraiment éviter que mes enfants l’attrapent ».

Maintenant, j’aimerais que tous les parents en soient convaincus !

Vacciner son enfant, c’est éviter le risque de développer un cancer.

Pour rappel le cancer du col de l’utérus en France c’est 3500 nouveaux cas par an et 1500 décès.

Alors pensez-y : vaccinez vos enfants et dépistez-vous !

Sensibilisation et information sur les cancers du col de l’utérus

Quelques chiffres clés

Nouveau cas / an en France
0
Décès / an en France
0
Nouveau cas / an en Normadie
en 2019
0
Des personnes contractes ce virus au début de leur activité génitale
0 %
De doses de vaccins délivrées dans
le monde
+ 0 Millions